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Interview avec Philippe Daussin

Publié le 1 février 2023 à 11:45:54

1. En quelques mots, quelle est l’histoire de ce roman ?

C’est le destin de Pierre-Louis, 14 ans. Il a quitté son petit village natal pour vivre à Paris, seul avec sa mère. Entre son père, qu’il n’a jamais vu et sa mère débordée par son travail de couturière, Pierre-Louis n’a que son violon pour distraction.

De son côté, Gilles Lagarde, un jeune sergent dans l’armée de Terre, est chargé d’enquêter sur Armand Kieffer, un Alsacien, un « Malgré-nous » enrôlé de force dans la Wehrmacht et disparu sur le front de l’Est. Je vous laisse découvrir comment ces deux destins vont se croiser…

2. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire sur ce sujet ?

J’étais en recherche d’une nouvelle histoire à écrire, quand je suis tombé « par hasard » sur un site internet consacré aux Malgré-nous, ces jeunes hommes incorporés de force dans l’armée allemande. C’est en lisant le témoignage de l’un d’entre eux que l’inspiration est venue. Et puis, j’avais depuis longtemps envie de raconter la vie d’un adolescent au milieu des années 50 avec une maman couturière…

3. Quels sont les sujets que tu as voulu aborder dans ce livre et qui touchent particulièrement les adolescents ?

La vie à l’école qui, pour certains, n’est pas toujours simple. Souvent à l’adolescence, on pense ne pas être beau, être nul en tout, qu’on n’y arrivera pas. Je voulais montrer que TOUS les enfants/adolescents ont des qualités et qu’ils peuvent y arriver. Il suffit juste de leur montrer.

Je voulais aussi aborder l’importance de la foi, de la prière, montrer que l’impossible s’obtient par la prière. J’aurais des tas d’anecdotes à raconter à ce sujet.

4. Dans le roman, Pierre-Louis vit seul avec sa mère. Que voudrais-tu dire aux adolescents qui vivent avec un seul de leur parent ?

J’ai voulu montrer les difficultés de la vie lorsqu’on est un enfant qui vit seul avec sa maman au milieu des années 50 et inversement les difficultés d’une maman seule avec son enfant. J’aimerais dire aux adolescents de garder la foi quand tout va mal, même si ce n’est pas facile.

5. Est-ce qu’il y a un peu d’histoire personnelle dans cette histoire ? Veux-tu nous en dire plus ?

Oui, il y a un peu de moi dans cette histoire, comme dans les précédentes, d’ailleurs. À l’époque des années 50-60, les femmes seules avec des enfants, c’était plutôt mal vu. Je vivais avec ma mère à Paris, dans le même quartier que Pierre-Louis. Elle était couturière dans une grande maison de couture et de fourrure… tout comme la maman de Pierre-Louis.

6. Que dirais-tu à un adolescent pour l’encourager à lire ce livre ?

Lorsque je m’adresse à des enfants/adolescents dans les écoles ou collèges, je leur dis souvent : « un jeune qui lit est un jeune qui réussira dans la vie. C’est scientifiquement prouvé. Toutes les études l’ont démontré. »

J’ajouterai : « Peut-être trouveras-tu dans ce livre, quelque chose que tu cherches sans le savoir ? »

7. Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans l’écriture de ce roman ?

De m’arrêter… et taper le mot fin. Pour moi, c’est toujours difficile de quitter des personnages auxquels je me suis attaché.

8. Le plus gratifiant, ou le plus enthousiasmant ?

Le plus enthousiasmant a été de mêler l’histoire à la fiction. D’effectuer des recherches sur Internet et de découvrir de beaux témoignages, souvent très touchants, de ces soldats qu’on appelle Malgré-nous.

Le plus gratifiant ce sont les réactions enthousiastes des premières personnes qui ont lu le tapuscrit. Plusieurs d’entre elles l’ont lu d’une traite, tant elles étaient captivées par l’histoire.

9. Tu as déjà publié plusieurs romans, quel est le commentaire qui t’a le plus touché sur l’un de tes livres ?

Un couple d’amis, très à l’aise financièrement, m’a demandé un jour combien rapportait le travail d’écrivain. J’ai répondu que ça pouvait payer le bois l’hiver à condition qu’il ne fasse pas froid. Ils m’ont dit que si je ne gagnais rien, je perdais mon temps, que je ferais mieux de passer à autre chose. Ce même jour, j’ai reçu un mail d’un jeune garçon qui venait de lire Pawel ou le faux départ. Un de ses amis, fils de pasteur, le lui avait offert le jour de Noël, jour où il avait prévu de mettre fin à ses jours. Ce garçon avait une vie familiale très compliquée. Il a lu le livre d’un coup. L’histoire se terminait par le psaume 23. Pawel lui a donné le courage, l’envie de continuer.

J’ai eu d’autres retours très touchants, mais c’est celui-ci qui m’a convaincu du pourquoi j’écris.

10. Est-ce que tu as déjà un sujet en tête pour un prochain roman ?

J’ai plus qu’un sujet en tête ! À l’heure où j’écris ces lignes, je suis à la page 52 d’un nouveau roman. Je partage les aventures d’Alexandre, un papa célibataire, et de son fils de treize ans, Hugo, aveugle de naissance. Le papa est archéologue, spécialiste des langues anciennes. Tous deux viennent d’arriver en Israël. Si Alexandre admet que Jésus a bien existé, il refuse de croire à ses miracles. Et puis, des découvertes au cours de fouilles…

11. Un dernier mot ?

Mon dernier mot sera la dédicace d’Antoine de Saint-Exupéry à son ami d’enfance Léon Wertb :

« Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent. » Le Petit Prince, Antoine de Saint Exupéry

Philippe Daussin, Quand papa reviendra, éditions Farel, octobre 2022